Suite à la sortie du premier volume de Tokyo Revengers chez Glénat Manga, je reviens sur la version française en la comparant avec la version japonaise. Au départ, je voulais juste défendre l’utilisation des mots Furyō et Bōsōzoku dans le manga, car les traductions ne me semblaient pas correctes. Puis, en évoluant dans la lecture du tome, j’ai trouvé d’autres éléments au niveau de la traduction et de l’adaptation qui soulèvent beaucoup de questions.
À travers ce long rapport, je vous fais part de mes inquiétudes face à l’adaptation de ce manga en français. Peut-être que je me trompe complètement, c’est pourquoi j’attendrai les réponses à mes questions. La plupart d’entre vous ne lisent pas le japonais, donc les versions françaises sont vos seules références, et vous n’avez aucun moyen de vérifier la qualité ni d’en débattre, car il n’y a pas d’autres traductions, ni d’audits externes.
Qui sommes nous ?
FuryoGang, un petit groupe passionné de mangas Underground(Furyō, Yakuza, Dark…). Perso, je lis des mangas Underground depuis une bonne petite décennie. Je n’ai aucun diplôme, je suis juste un amateur qui a appris le japonais en lisant des hentai.
Note : vous pouvez naviguer entre les différentes parties du document via le menu de gauche(seulement sur Desktop) - Pour l’écriture en romaji : ō = ou et ū = uu.
La définition d’un furyō : c’est un jeune délinquant qui est en marge de la société, et qui la méprise autant qu’elle le méprise et l’exclue. Certains sont dans des situations familiales complexes et ont très peu de repères. Les furyō sont souvent réunis en groupe, team ou gang de motards(bōsōzoku), c’est pour eux une véritable famille qui les a accepté tels qu’ils étaient. Les furyō y sont fidèles à 100%, ils respectent leurs codes, leurs valeurs, et ils sont prêts à la protéger jusqu’à la mort.
Dernier numéro du magazine Champroad, janvier 2017
Des zoku comme on les aime en couverture d’un Champroad de 2012
Des“Ladies” : bōsōzoku au féminin couverture d’un Champroad 2014
Ma source pour la définition de furyō, provient du rédacteur en chef de https://i-kyu.com, avec qui j’ai eu la chance de m’entretenir en mars dernier, son magazine est spécialisé dans la culture bōsōzoku. Le rédacteur en chef travaillait pour le magazine Champroad(ci-dessus), une véritable bible des bōsōzoku, qui a été publié pendant plus de 30 ans, et qui était aussi spécialisé dans la culture furyō, yakuza, bikers et autres.
Glénat a traduit furyō par bad boy, et c’est peut-être une première dans le monde de la traduction de ce mot(à vérifier, mais j’avais jamais vu). Cette traduction ne me semble, ni correcte, ni adaptée. Ci-dessous, vous verrez les arguments de Glénat, qui défend sa bonne traduction du mot furyō par bad boy, ainsi que nos arguments, montrant l’inverse. Nous allons tout d’abord vous écrire la réponse que Glénat nous a donné sur twitter, lorsque nous leur avons demandé pourquoi ils avaient traduit furyō par bad boy :
Avant de partir dans le vif du sujet, je me permets de commencer par corriger votre tweet où il y a une faute de retranscription de japonais. Vous avez écrit hanzaicha au lieu de hanzaisha(犯罪者).HanzaiCha est un mot qui n'existe pas en Japonais(désolé), hanzaicha s'écrirait = はんざいちゃ.
Les alphabets Hiragana et Katakana sont pourtant des pré-requis pour commencer à apprendre le japonais, venant d'un éditeur historique du manga qui fête ses 50 ans, c'est vraiment inquiétant. N’hésitez pas à mettre des interlocuteurs compétents pour répondre sur les réseaux sociaux, car commencer à argumenter sur des questions de Japonais lorsque vous répondez avec des fautes.
Note explicative pour ceux qui ne parle pas japonais
En Japonais"Cha" se prononce“Tcha” comme dans le mot“tchat”, et"Sha" se prononce“cha” comme dans le mot“chat”. C'est ce qui explique l'erreur de Glénat, ils se sont basés sur la prononciation de la lecture à la Française du mot, et l’ont écrit comme tel. C’est comme s’ils ne faisaient pas de différence de prononciation entre les noms Takashi, qui se prononce“chi”, et Takemichi, le héros de Tokyo Revengers, qui se prononce“tchi”.
Bref, retournons à nos moutons…
Dans le langage populaire Japonais, un furyō est un délinquant juvénile. Furyō est le diminutif de 不良行為少年(Furyō Kōi Shōnen).
A. MAUVAISES TRADUCTIONS / ADAPTATIONS
1. Furyō vs Bad Boy : De viril à fragile